Par Elisabeth Otis
Le mois de
l’histoire des noirs permet de prendre un moment pour réfléchir sur les
nombreuses personnes ayant par leur courage permis d’influencer les droits
humains. Je pense notamment à Nelson Mandela en Afrique ou encore Martin Luther
King aux États-Unis qui ont marqué le cours de l’histoire non sans y laisser
une grande partie d’eux-mêmes à la cause. La majorité de la littérature suggérée dans le
cadre de ce mois-ci nous amène bien loin de chez nous tout en étant souvent aussi
romancée s’éloignant alors du quotidien des personnages. Bien que ces œuvres
soient très enrichissantes dans l’histoire de la lutte contre la ségrégation
raciale, j’ai souhaité vous partager un livre qui montre la contribution des
noirs à l’histoire du Québec. Un livre qui se déroule dans un pays, selon moi,
trop ignoré et qui illustre le quotidien de personnes colorées de par leur
culture si particulière, un mélange unique entre les Caraïbes et l’Afrique.
L’odeur du café écrit par Dany Laferrière nous envoûte d’abord par les couleurs vives de la couverture, puis par son titre stimulant nos sens. L’histoire se déroule dans un village d’Haïti, Petit-Goâve, où l’auteur nous fait revivre son enfance tant que le lecteur débute cet ouvrage l’esprit ouvert et sensible aux détails (et idéalement un café à l’autre main). On y parle de la culture haïtienne par divers éléments : les plats typiques, les paysages, les croyances, et bien sûr le café. Les difficultés économiques, l’inégalité homme femme, l’éducation des enfants et la mort y sont aussi illustrés parfois même subtilement. Cet extrait du chapitre XXX montre un détail essentiel parmi tant d’autres décrivant la culture haïtienne : « Même quand on ne le boit pas, son odeur vous pénètre jusque dans les os. […] Une fille ne doit pas boire du café trop fort. […] Ce qu’elle aime vraiment, c’est prendre son café très fort et très sucré, puis boire lentement une tasse d’eau bien glacée. » Ayant eu la chance de faire un stage interculturel international en Haïti dans le cadre de mes études, j’ai pu revivre avec l’auteur la vie dans ce pays des Caraïbes autant les beaux côtés que ceux qui diffèrent des pays occidentaux. Ce serait mentir que d’affirmer qu’en 3 mois de séjour je comprends toutes les particularités de cette population, c’est pourquoi ce livre est d’autant plus intéressant. Je préfère ne pas décrire davantage cette œuvre, car on doit la découvrir chapitre par chapitre, page par page pour en découvrir toutes ses essences. Dany Laferrière a immigré au Québec en 1976 et notamment par ses romans dont certains parus ailleurs dans le monde, il a fait rayonner sa culture d’origine et celle de sa terre d’accueil.
J’aimerais
conclure en rappelant que le mois de l’histoire des noirs doit permettre de
comprendre ce qui rend chaque culture unique et comment pendant plus d’un mois
par année, il est possible d’ouvrir davantage nos horizons.
Pour vous le procurer :
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