Hors jeu de Florence-Agathe Dubé-Moreau

 Par Félicia Fournier

« Être témoin du spectacle de la NFL ces dernières années m’a amenée à me questionner sur le privilège qui enveloppe la ligue elle-même. Pourquoi ne s’oblige-t-elle pas à être une actrice de changement de manière plus appuyée? Pourquoi ne se presse-t-elle pas à améliorer l’égalité dans la société? Lorsqu’on jouit d’un tel pouvoir, un certain devoir ne nous incombe-t-il pas? »

2023 m’a fait renouer avec le sport après l’avoir quelque peu délaissé avec la pandémie. Quand j’ai vu Hors jeu au Salon du livre de Rimouski en novembre, c’était certain que j’allais me le procurer! Dans son essai, Florence-Agathe Dubé-Moreau se base beaucoup sur son expérience personnelle avec la NFL, elle qui l’a côtoyé de près puisqu’elle est la conjointe de Laurent Duvernay-Tardif, ancien des Chiefs de Kansas City et des Jets de New York. Le livre est divisé en trois sections: WAGS (Wives and girlfriends), Cheerleaders et Arbitres, entraîneuses et dirigeantes. 

J’ai été outrée par plusieurs et plusieurs choses que j’ai lues dans ce livre. On se rend vite compte que la NFL reflète assez bien la culture américaine et pas nécessairement ses bons côtés. Les femmes, malgré tout le travail qu’elles font, sont presque invisibles. Et pour celles qui sont visibles, comme les cheerleaders, leurs conditions de travail montrent à quel point on se fout d’elles. Pour les femmes qui osent gravir les échelons en tant qu’arbitre, entraineuse ou dirigeante, en gros « elles évolueraient dans ces milieux à leurs risques et périls, et leur présence n’y serait tolérée tant et aussi longtemps qu’elles ne froissent personne. »

Ce livre offre un bon portrait de la situation actuelle quant à la présence des femmes dans NFL, mais aussi dans les trois autres grandes ligues de sport professionnel en Amérique du Nord. Oui, c’est choquant, mais c’est nécessaire de l’exposer si on veut que les choses continuent d’évoluer. « Les sports ont une telle portée sociale qu’ils peuvent servir à faire changer les mentalités. » Et ça doit commencer par du vouloir de la part de la « classe privilégiée ». 🏈

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