Critique publiée originalement le 27 août 2018
Langue:
Français
Nombre de
pages: 253
Éditions: AdA
Résumé: Quand Alice rentre chez elle et trouve son mari en train
de commettre l'irréparable avec sa fille de neuf ans, ce n'est que le début
d'un cauchemar éveillé. Une tentative de fuite ratée entraîne les jumeaux
Jeannot et Margot chez les adorateurs de Satan. Un maigre espoir demeure, une
adolescente dont l'innocence a elle aussi été volée.
Critique: Dernier livre de "la première vague des Contes
interdits" - comme j'aime à l'appeler - auquel je m'attaquais. C'est dans
un mélange d'appréhension et de curiosité que j'ai débuté ma lecture, ayant
bien sûr entendu parler de l'histoire entourant le retrait du livre des
tablettes. Heureusement, cette fiction - j'appuie sur le terme
"fiction" - y est de retour parce que je crois sincèrement que les
accusations étaient exagérées.
Selon moi, il s'agit probablement du conte le plus interdit de la
série jusqu'à présent. Pourquoi? Principalement parce que les victimes et
personnages principaux sont des enfants. Jeunes. Très jeunes. Si vous avez
failli briser votre télévision en écoutant Aurore l'enfant martyr,
ne touchez pas à ce livre ou vous aurez peut-être besoin de quelques visites
chez un psychologue. En même temps, à quoi peut-on s'attendre d'une histoire
comme celle d'Hansel et Gretel? Même chez Disney, ça reste une histoire
de sorcière qui veut dévorer des enfants abandonnés. Rien de très réjouissant
là-dedans.
Ce livre en est un d'horreur. D'horreur humaine. Même s'il y a
quelques touches de fantastique, ce qui le rend aussi horrible - je parle de
l'histoire racontée, pas du livre en tant qu'œuvre littéraire - c'est
probablement de savoir que certains sévices infligés aux enfants se produisent
dans la vie réelle. C'est d'être confronté à une réalité qu'on ne veut pas
voir.
L'histoire est bien menée et cohérente. L'auteur est capable de
s'effacer pour nous faire voir - à notre plus grande souffrance - les
évènements qu'il nous raconte. J'ai passé par toute une gamme d'émotions: la
colère, l'impuissance et le dégoût n'en sont que quelques-unes. Ce livre
dérange. Mais n'est-ce pas le but des contes interdits? Une chose est certaine,
c'est qu'un livre qui réussi à toucher les lecteurs, à susciter des émotions
aussi fortes, est un livre qui a accompli sa mission.
Si vous avez le cœur bien accroché. Si vous n'avez pas peur de
lire des horreurs transposées en fiction. Si vous vous sentez capable de voir
la dénonciation derrière les mots. Ce livre vous attends... quand vous serez
prêts. Vous êtes prévenus, il est impossible de rester de marbre devant cette
œuvre.
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